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George Sand « …les gens pensent qu’il est très naturel et pardonnable de bagatelle avec ce qui est le plus sacré lorsqu’il s’agit de femmes: les femmes ne comptent pas dans l’ordre social ou moral. Je fais un vœu solennel– et c’est la première lueur de courage et d’ambition de ma vie!– que je soulèverai la femme de sa position abjecte, à la fois par moi-même et par mon écriture, Dieu m’aidera!…que l’esclavage féminin ait aussi son Spartacus. C’est ce que je serai, ou périrai dans la tentative. » – George Sand dans une lettre à Frederic Girerd, 1837 (Winegarten, 161) |
Le romancier français romantique du XIXe siècle, George Sand, est né Aurore Dupin en 1804. En 1821, après la mort du père et de la grand-mère d’Aurore, elle épouse Casimir Dudevant pour échapper à la tutelle de sa mère. Aurore a vite trouvé la vie conjugale trop contraignante pour elle et a donc déménagé. (À l’époque, le divorce était illégal et elle n’était donc séparée que de son mari.) D’elle-même, elle s’est vite rendu compte que l’allocation mensuelle qu’elle recevait de son mari n’était pas suffisante pour mener la vie qu’elle menait autrefois et elle a donc commencé à publier ses écrits pour gagner de l’argent. Ses premiers romans ont été coécrits avec son amant Jules Sandeau, mais en 1832, elle écrit son premier roman solo, Indiana, sous le pseudonyme de George Sand. |
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George Sand : La Femme Aurore avait non seulement un nom d’homme maintenant, mais elle s’habillait aussi en homme. Passionnée d’aventures, elle aspirait à entrer dans les scènes intellectuelles où les femmes étaient interdites: bibliothèques restreintes, musées et la fosse du théâtre (où les sièges étaient moins chers mais toujours un endroit socialement inacceptable pour une femme.) Pour l’accès, elle a enfilé un pantalon pour homme, un chapeau et des cigares fumés. Au début, les serveurs et les clochards regardaient dans la confusion. Ils ne savaient pas s’il fallait l’appeler madame ou monsieur et elle a vite constaté que le titre changeait en fonction de ce qu’elle portait à l’époque. Bien que beaucoup aient supposé que George essayait de devenir un homme, en vérité, elle combattait le stéréotype de la bonne dame bourgeoise. Elle s’est élevée contre les deux poids, deux mesures du mariage et a affirmé que les femmes avaient le même droit à la liberté que leurs maris. Dans une lettre à François Rollinat, elle écrit : » La chasteté aurait été glorieuse de la part des femmes libres. Pour les femmes esclaves, c’est la tyrannie qui les blesse et dont elles secouent gravement le joug. » (Cate, 391) George Sand : L’écrivain Bien que George Sand n’ait pas été la première femme auteure, on lui attribue souvent le titre de première femme écrivaine professionnelle de fiction. En prenant le nom d’un homme, elle revendiquait son égalité avec les écrivains masculins de l’époque. Elle voulait être jugée uniquement en fonction de ses talents et pas seulement en tant qu’auteure féminine, ce que les hommes considéraient avec condescendance. Elle est rapidement devenue célèbre et d’autres femmes ont commencé à copier son style. Elles aussi ont pris des noms masculins, mais la plupart de ces femmes n’avaient pas l’éducation que les auteurs masculins avaient. Alors que les hommes avaient appris l’édition, la révision et le polissage avant de publier leur travail au public, les femmes manquaient de cette éducation et publiaient donc souvent leur première idée rédigée. Quant à l’écriture de George Sand, ses mots ont été lus par des centaines d’hommes et de femmes. Ses romans dépeignent souvent les femmes comme
individus intelligents et moralement sains, donnant à ses lecteurs confiance en leur valeur en tant que femmes. Elle était une idole pour les femmes de son temps. Tout en donnant de la dignité à ceux qu’elle considérait comme esclaves du mariage, elle a changé à jamais la façon dont les écrivaines étaient perçues.