François Rabelais

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La vie de ce célèbre écrivain français est pleine d’obscurités. Il est né à Chinon en Touraine en 1483, 1490 ou 1495. Selon certains, son père était apothicaire, selon d’autres publicain ou aubergiste. Il commence ses études chez les Bénédictins et les termine chez les Franciscains près d’Angers. Il devient franciscain au couvent de Gontenay-le-Comte, où il reste quinze ans et reçoit les ordres sacrés. Mais l’esprit de son ordre n’étant pas favorable aux études alors estimées par la Renaissance et pour lesquelles il manifestait lui-même de grandes aptitudes, il quitta le couvent. Grâce à la médiation de l’évêque Geoffroy d’Estissac, il obtient le pardon de Clément VII, qui l’autorise à entrer à l’abbaye bénédictine de Maillezais. En 1530, il est à Montpellier comme étudiant en médecine, et l’année suivante professeur d’anatomie à Lyon et médecin-chef à l’hôpital du Pont-du-Rhône. À Lyon, il était beaucoup dans la société de Dolet et de Marot, et devint le père d’un enfant qui mourut jeune. En 1534, le cardinal du Bellay l’amène à Rome comme médecin, et en 1536, il obtient de Paul III un indult qui l’absout de ses infractions à la discipline conventuelle et lui permet d’exercer la médecine. L’année suivante, il est reçu Docteur en médecine à Montpellier. En 1540, le pape lui permet d’abandonner la vie conventuelle et de rejoindre les chanoines de St-Maur-les-Fossés. Il en profita pour reprendre sa vie errante. En 1541, il est à Turin comme médecin du gouverneur, Guilliaume du Bellay. Peut-être par crainte des persécutions que ses œuvres pourraient lui attirer, il se rendit en 1546 pour exercer la médecine à Metz, où il était à la solde de la ville, mais le cardinal du Bellay, de nouveau envoyé à Rome, le poussa à s’y rendre. Du Bellay revint en France au début de 1550 et obtint pour lui les bénéfices de St-Martin-du-Meudon et de St-Christophe-du-Jamber, dont il démissionna deux ans plus tard, après avoir, dit-on, rempli ses fonctions avec régularité et sérieux. Il est mort très probablement à Paris, soit, comme on le pense généralement, en 1553, soit en 1559. Les déclarations concernant ses derniers moments sont contradictoires. Selon certains, il est mort comme un libre-penseur et un bouffon, en disant: « Tirez le rideau, la farce se joue », selon d’autres, sa fin a été chrétienne et édifiante.

Rabelais a écrit diverses œuvres, dont des almanachs, mais il était surtout connu pour le célèbre roman intitulé « La Vie de Gargantua et de Pantagruel ». Cet ouvrage comprend quatre livres parus de 1532 (ou 1533) à 1552 ; un cinquième, le plus audacieux dans ses idées, parut après la mort de son auteur (1562-64) ; il n’est pas certain qu’il soit le sien. Cette histoire de géants est un chaos où se trouvent l’apprentissage, l’éloquence, l’humour grossier et les extravagances. Il est impossible de l’analyser.

Rabelais était un révolutionnaire qui attaquait tout le passé, la scolastique, les moines; sa religion n’est guère plus que celle d’un païen à l’esprit spirituel. Moins audacieux en matière politique, il se souciait peu de la liberté ; son idéal était un tyran qui aime la paix. Ses étranges fictions semblent être un voile derrière lequel il dissimule ses idées, car il désire que ses lecteurs imitent le chien à qui un os a été jeté et qui doit le briser pour atteindre la moelle. Mais beaucoup de ses gigantesques bouffonneries n’étaient que la satisfaction d’un vaste humour et d’une imagination débordante. Il prenait plaisir aux pires obscénités. Son vocabulaire est riche et pittoresque, mais licencieux et sale. Bref, comme le dit La Bruyère :  » Son livre est une énigme qui peut être considérée comme inexplicable. Là où c’est mauvais, c’est au-delà du pire; il a le charme de la canaille; là où c’est bon, c’est excellent et exquis; c’est peut-être le plus délicat des plats. »Dans son ensemble, il exerce une influence néfaste.

Sources

Éd. MARTRY-LEVEAUX, Opp. (Paris, 1872) ; COLLABORATEUR, Rabelais (Paris, 1889).

À propos de cette page

Citation APA. Bertrin, G. (1911). François Rabelais. Dans L’Encyclopédie Catholique. New York: Société Robert Appleton. http://www.newadvent.org/cathen/12619b.htm

Citation du député. Bertrin, Georges.  » François Rabelais. »L’Encyclopédie catholique. Vol. 12. En 1911, la société Robert Appleton est fondée à New York. <http://www.newadvent.org/cathen/12619b.htm>.

Approbation ecclésiastique. Nihil Obstat. 1er juin 1911. Remy Lafort, S.T.D., Censeur. Imprimatur. + John Cardinal Farley, archevêque de New York.

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