Histoire de la Civilisation Occidentale II

23.1.4: Le Premier Consul

La consolidation du pouvoir de Napoléon a été initiée par un coup d’État et s’est poursuivie par une série de manœuvres politiques, mais son ascension en tant que seul dirigeant de la France était liée à la puissance et à la popularité qu’il a acquises en tant que chef militaire le plus important.

Objectif d’apprentissage

Décrire comment Napoléon est devenu Premier Consul et a consolidé son pouvoir

Points clés

  • Après que l’Autriche contrôlée par les Habsbourg a déclaré la guerre en 1799, la France est revenue sur le pied de guerre. Avec Napoléon et la meilleure armée de la République engagée dans la campagne d’Égypte et de Syrie, la France subit une série de revers en Europe. Le coup d’État du 30 Prairial VII (18 juin) évince les Jacobins et laisse Emmanuel Joseph Sieyès comme figure dominante du gouvernement. Alors que la situation militaire de la France s’améliorait, les Jacobins craignaient une renaissance de la faction royaliste favorable à la paix. Lorsque Napoléon revint en France en octobre, les deux factions le saluèrent comme le sauveur du pays.
  • Malgré les échecs en Égypte, Napoléon revient à un accueil de héros, ce qui convainc Sieyès qu’il a trouvé le général indispensable à son coup d’État planifié. Cependant, dès son retour, Napoléon complote un coup d’État au sein du coup d’État, gagnant finalement le pouvoir pour lui-même plutôt que pour Sieyès.
  • Le 18 brumaire, trois des cinq directeurs démissionnèrent, ce qui empêcha le quorum et supprima ainsi pratiquement le Directoire. Les deux directeurs restants protestèrent, mais furent arrêtés et contraints de renoncer à leur résistance. Les deux conseils ont résisté, mais ont finalement succombé aux demandes des comploteurs.
  • Les comploteurs convoquèrent deux commissions qu’ils intimidèrent en proclamant un gouvernement provisoire, la première forme de Consulat avec Napoléon, Sieyès et Ducos comme Consuls. Les commissions rédigèrent ensuite la Constitution de l’An VIII (1799). Conçue à l’origine par Sieyès pour donner à Napoléon un rôle mineur, mais réécrite par Napoléon et acceptée par le vote populaire direct, la Constitution a conservé l’apparence d’une république mais a en réalité établi une dictature.
  • Bonaparte acheva son coup d’État d’un coup d’État par l’adoption d’une constitution en vertu de laquelle le Premier Consul, poste qu’il était sûr d’occuper, avait plus de pouvoir que les deux autres consuls. En vertu de la nouvelle constitution, le Sénat conservateur vérifiait les projets de loi et conseillait directement le Premier Consul ; Le Conseil d’État rédigeait les projets de loi; Le Tribunat débat des projets de loi mais ne peut les voter ; et le Corps législatif vote les lois délibérées devant le Tribunat.
  • Les victoires militaires, l’élimination des opposants politiques et les réformes internes continuent de renforcer la position et la popularité de Napoléon. Enfin, la Paix d’Amiens de 1802 donne au pacificateur un prétexte pour se doter d’un consulat, non pas pour dix ans mais pour la vie, en récompense de la nation. La décision a été approuvée par référendum.

Termes clés

le Consulat Le gouvernement de la France depuis la chute du Directoire lors du coup d’État du 18 Brumaire (1799) jusqu’au début de l’Empire napoléonien en 1804. Par extension, le terme désigne également cette période de l’histoire française. Pendant cette période, Napoléon Bonaparte, en tant que Premier Consul, s’impose comme le chef d’un gouvernement républicain plus libéral, autoritaire, autocratique et centralisé en France tout en ne se déclarant pas chef de l’État. Tribunat L’une des quatre assemblées instituées en France par la Constitution de l’An VIII (les trois autres étant le Conseil d’État, le Corps législatif et le Sénat conservateur). Il a été créé officiellement en 1800 en même temps que le Corps législatif. Il assumait certaines des fonctions du Conseil des Cinq-Cents, mais son rôle consistait uniquement à délibérer des lois projetées avant leur adoption par le Corps législatif, l’initiative législative restant au Conseil d’État. Sénat conservateur Organe consultatif créé en France sous le Consulat après la Révolution française. Il a été créé en 1799 sous la Constitution de l’an VIII à la suite du coup d’État du 18 Brumaire dirigé par Napoléon Bonaparte. Il a duré jusqu’en 1814, lorsque Napoléon Bonaparte a été renversé et que la monarchie Bourbon a été restaurée, et a été un élément clé du régime de Napoléon. Coup d’État du 30 Prairial Un coup d’État sans effusion de sang, également connu sous le nom de Vengeance des Conciles, qui s’est produit en France le 18 juin 1799-30 Prairial An VII du Calendrier républicain français. Il laisse Emmanuel-Joseph Sieyès comme figure dominante du gouvernement français et préfigure le coup d’État du 18 Brumaire qui porte Napoléon Bonaparte au pouvoir. Corps législatif Une partie de la législature française pendant la Révolution française et au-delà. Pendant la période du Directoire français commençant en 1795, le Corps législatif faisait référence à la législature bicamérale du Conseil des Cinq-Cents et du Conseil des Anciens. Sous le Consulat de Napoléon, c’était l’organe législatif de l’appareil gouvernemental en trois parties (aux côtés du Tribunat et du Sénat Conservateur). À l’époque, son rôle consistait uniquement à voter les lois délibérées devant le Tribunat. Conseil d’État : Un organe du gouvernement national français qui agit à la fois en tant que conseiller juridique du pouvoir exécutif et en tant que cour suprême de justice administrative. Créé à l’origine en 1799 par Napoléon Bonaparte en tant que successeur du Conseil du Roi et organe judiciaire chargé de statuer sur les réclamations contre l’État et d’aider à la rédaction de lois importantes. Directoire Un comité de cinq membres qui gouverna la France à partir de novembre 1795 lorsqu’il remplaça le Comité de Sûreté publique jusqu’à ce qu’il soit renversé par Napoléon Bonaparte lors du Coup d’État du 18 Brumaire (8-9 novembre 1799) et remplacé par le Consulat. Il a donné son nom aux quatre dernières années de la Révolution française. Coup d’État du 18 Brumaire Coup d’État sans effusion de sang sous la direction de Napoléon Bonaparte qui renversa le Directoire, le remplaçant par le Consulat de France. Il a eu lieu le 9 novembre 1799, soit le 18 Brumaire de l’An VIII du Calendrier républicain français.

Après que l’Autriche contrôlée par les Habsbourg a déclaré la guerre en 1799, la France est revenue sur le pied de guerre. Des mesures d’urgence ont été adoptées et la faction jacobine favorable à la guerre a triomphé aux élections. Avec Napoléon et la meilleure armée de la République engagée dans la campagne d’Égypte et de Syrie, la France subit une série de revers en Europe. Le coup d’État du 30 Prairial VII (18 juin) évince les Jacobins et laisse Emmanuel Joseph Sieyès, membre du Directoire à cinq hommes, la figure dominante du gouvernement. Alors que la situation militaire de la France s’améliorait, les Jacobins craignaient une renaissance de la faction royaliste favorable à la paix. Lorsque Napoléon revint en France en octobre, les deux factions le saluèrent comme le sauveur du pays.

Malgré les échecs en Égypte, Napoléon revient à un accueil de héros, ce qui convainc Sieyès qu’il a trouvé le général indispensable à son coup d’État planifié. Cependant, dès son retour, Napoléon complote un coup d’État au sein du coup d’État, gagnant finalement le pouvoir pour lui-même plutôt que pour Sieyès. Avant le coup d’État, les troupes étaient commodément déployées autour de Paris. Le plan était d’abord de persuader les Administrateurs de démissionner, puis d’obtenir du Conseil des Anciens et du Conseil des Cinq Cents (les chambres haute et basse de la législature) la nomination d’une commission souple qui rédigerait une nouvelle constitution selon les spécifications des comploteurs.

Le plan a réussi. Le matin du 18 brumaire, Lucien Bonaparte persuade faussement les Conciles qu’un coup d’État jacobin est imminent à Paris et les incite à partir pour la sécurité dans les faubourgs, tandis que Napoléon est chargé de la sécurité des deux Conciles et reçoit le commandement de toutes les troupes locales disponibles. Le même jour, trois des cinq administrateurs démissionnèrent, ce qui empêcha le quorum et supprima pratiquement le Directoire. Les deux directeurs restants protestent mais sont arrêtés et contraints de renoncer à leur résistance.

Le lendemain, les députés des Conseils réalisèrent qu’ils faisaient face à une tentative de coup d’État plutôt que d’être protégés d’une rébellion jacobine. Face à leur récalcitrance, Napoléon a pris d’assaut les chambres, ce qui s’est avéré être le coup d’État dans le coup d’État: à partir de là, c’était une affaire militaire. Les deux chambres ont résisté mais sous la pression des événements, elles ont succombé aux demandes des comploteurs.

Consolidation du pouvoir: Le Consulat

Le Directoire a été écrasé, mais le coup d’État au sein du coup d’État n’était pas encore terminé. L’usage de la force militaire avait certainement renforcé la main de Napoléon vis-à-vis de Sieyès et des autres comploteurs. Une fois le Conseil mis en déroute, les comploteurs convoquèrent deux commissions, chacune composée de 25 députés des deux conseils. Les comploteurs intimident essentiellement les commissions pour qu’elles déclarent un gouvernement provisoire, la première forme du consulat avec Napoléon, Sieyès et Roger Ducos comme Consuls. L’absence de réaction de la rue a prouvé que la révolution était bel et bien terminée. La résistance des officiers jacobins dans les provinces fut rapidement écrasée. Les commissions rédigent alors la Constitution de l’An VIII (1799), la première des constitutions depuis la Révolution sans Déclaration des Droits. Conçue à l’origine par Sieyès pour donner à Napoléon un rôle mineur, mais réécrite par Napoléon et acceptée par le vote populaire direct, la Constitution a conservé l’apparence d’une république mais a en réalité établi une dictature.

Portrait des trois Consuls, Jean Jacques Régis de Cambacérès, Napoléon Bonaparte et Charles-François Lebrun (de gauche à droite) par Henri-Nicolas Van Gorp.

Sieyès et Ducoss n’ont survécu que deux mois en tant que membres du Consulat. En décembre 1799, deux nouveaux membres (dans le portrait ci-dessus) rejoignent Napoléon. Au fil des années, il s’attachera à consolider son propre pouvoir de Premier Consul et laissera les deux autres consuls, Jean Jacques Régis de Cambacérès et Charles-François Lebrun, duc de Plaisance, ainsi que les Assemblées, faibles et inféodées. En consolidant le pouvoir, Bonaparte a pu transformer la constitution aristocratique de Sieyès en dictature.

Bonaparte acheva ainsi son coup d’État d’un coup d’État par l’adoption d’une constitution en vertu de laquelle le Premier Consul, poste qu’il était sûr d’occuper, avait plus de pouvoir que les deux autres. En particulier, il a nommé le Sénat et le Sénat a interprété la constitution. Le Sénat conservateur (Sénat conservateur, qui vérifiait les projets de loi et conseillait directement le Premier Consul sur les implications de ces projets de loi) lui permettait de statuer par décret, de sorte que le Conseil d’État (Conseil d’État, qui rédigeait les projets de loi) et le Tribunat (débattait les projets de loi mais ne pouvait pas les voter) étaient relégués à des rôles sans importance. La législature dite Corps législatif remplace aussi en partie le Conseil des Cinq-Cents sous la nouvelle constitution, mais son rôle consiste uniquement à voter les lois délibérées devant le Tribunat.

Napoléon, du moins en théorie, partageait encore le pouvoir exécutif avec les deux autres consuls. Il aspirait maintenant à se débarrasser de Sieyès et de ces républicains qui n’avaient aucune envie de remettre la république à un seul homme. Les victoires militaires dans la guerre en cours augmentèrent sa popularité et les complots royalistes servirent de prétexte pour éliminer les opposants politiques, généralement par déportation, même s’ils étaient innocents. Le traité de Lunéville avec l’Autriche de 1801 rétablit la paix en Europe, donne la quasi-totalité de l’Italie à la France et permet à Bonaparte d’éliminer des assemblées tous les chefs de l’opposition. Le Concordat de 1801, rédigé non pas dans l’intérêt de l’Église mais dans celui de la propre politique de Napoléon, lui permit de faire tomber l’Église constitutionnelle démocratique, de rallier autour de lui les consciences des paysans, et surtout de priver les royalistes de leur meilleure arme. La Paix d’Amiens avec le Royaume-Uni en 1802, dont les alliés de la France, l’Espagne et la République batave, ont payé tous les frais, a donné au pacificateur un prétexte pour se doter d’un consulat, non pour dix ans mais à vie, en récompense de la nation. La même année, un deuxième référendum national est organisé, cette fois pour confirmer Napoléon comme « Premier Consul à vie. »

Attributions