Identification

Français: identification

Sigmund Freud
Subjectivité humaine

Dans l’œuvre de Freud, le terme « identification » désigne un processus par lequel un sujet adopte comme son propre un ou plusieurs attributs d’un autre sujet.

Dans ses travaux ultérieurs, alors que Freud développait l’idée que l’ego et le surmoi sont construits sur la base d’une série d’identifications, le concept d’identification finit par désigner « l’opération elle-même par laquelle le sujet humain est constitué. »

Théorie psychanalytique

C’est donc un concept d’importance centrale dans la théorie psychanalytique.

Cependant, c’est aussi un concept qui pose d’importants problèmes théoriques.

L’un des problèmes les plus importants, auquel Freud lui-même a lutté, est la difficulté d’établir la relation précise entre l’identification et l’amour-objet.

Jacques Lacan

Le concept d’identification occupe une place tout aussi importante dans l’œuvre de Lacan.

Image

Lacan met un accent particulier sur le rôle de l’image, définissant l’identification comme  » la transformation qui s’opère chez le sujet lorsqu’il assume une image. »

 » assumer  » une image, c’est se reconnaître dans l’image, et s’approprier l’image comme soi-même.

Imaginaire et Symbolique

Dès le début de son œuvre, Lacan fait la distinction entre identification imaginaire et identification symbolique.

Identification imaginaire

L’identification imaginaire est le mécanisme par lequel l’ego est créé au stade du miroir; il appartient absolument à l’ordre imaginaire.

Lorsque le nourrisson humain voit son reflet dans le miroir, il s’identifie à cette image.

Agressivité et aliénation

La constitution de l’ego par identification à quelque chose qui est extérieur (et même contre) au sujet est ce qui « structure le sujet en tant que rival avec lui-même » et implique donc agressivité et aliénation.

Ego idéal

L’étape du miroir constitue  » l’identification primaire », et donne naissance à l’ego idéal.

Identification symbolique

L’identification symbolique est l’identification avec le père au stade final du complexe d’Œdipe qui donne lieu à la formation de l’ego-idéal.

Ego-Idéal

C’est au moyen de cette identification secondaire que le sujet transcende l’agressivité inhérente à l’identification primaire, et peut donc être considéré comme représentant une certaine  » normalisation libidinale « . »

Bien que cette identification soit dite  » symbolique « , elle reste une  » identification secondaire  » calquée sur l’identification primaire et donc, comme toute identification, participe de l’imaginaire ; elle n’est dite  » symbolique  » que parce qu’elle représente l’achèvement du passage du sujet dans l’ordre symbolique.

Développement du terme

Les idées de Lacan sur la nature de l’identification symbolique subissent des changements complexes au cours de son travail.

En 1948, il le voit en termes d' »introjection de l’imago du parent du même sexe », alors qu’en 1958, il est passé à le voir en termes d’identification au père réel dans le troisième temps du complexe d’Œdipe.

Types d’identification

En 1961, Lacan décrit l’identification symbolique comme une identification au signifiant.

Il trouve un appui à cette idée dans le catalogue des trois types d’identification que Freud présente au chapitre sept de « Psychologie de groupe et analyse de l’Ego. »

Dans les deux premiers types d’identification (avec un objet amoureux ou avec un rival), le sujet peut souvent exprimer l’identification purement et simplement en développant un symptôme identique au symptôme subi par la personne avec laquelle il s’identifie.

Dans de tels cas,  » l’identification est partielle et extrêmement limitée et n’emprunte qu’un seul trait à la personne qui en est l’objet. »

 » Trait unitaire »

Ce « 

Fin de l’Analyse

Lacan s’oppose fermement à ceux qui prétendent que l’identification à l’analyste est la fin de l’analyse; au contraire, Lacan insiste non seulement sur le fait que  » le franchissement du plan d’identification est possible « , mais aussi que c’est une condition nécessaire de la véritable psychanalyse.

Ainsi la fin de l’analyse est conçue par Lacan comme le dénuement du sujet, moment où les identifications du sujet sont remises en question de telle sorte que ces identifications ne peuvent plus être maintenues de la même manière qu’auparavant.

Identification au Symptôme

Cependant, alors que la fin de l’analyse n’est précisément pas une question d’identification à l’analyste, Lacan soutient qu’il est possible de parler d’identification à la fin de l’analyse dans un sens différent : identification au symptôme.

Voir Aussi
  • Agressivité
  • Aliénation
  • Captation
  • Imaginaire
  • Ego
  • Ego – idéal
  • Fin de l’analyse
  • Père
  • Amour
  • Stade miroir
  • Signifiant
  • Image spéculaire
  • Sujet
  • Surmoi
  • Symptôme
  1. Laplanche, Jean et Pontalis, Jean-Bertrand. Le Langage de la Psycho-Analyse, trans. Donald Nicholson-Smith, Londres : Hogarth Press et l’Institut de psycho-analyse, 1973. p. 206
  2. Lacan, Jacques. Écrits : Une sélection. Trans. Alan Sheridan. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages. p. 2
  3. Lacan, Jacques. Écrits : Une sélection. Trans. Alan Sheridan. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages. p. 22
  4. Lacan, Jacques. Écrits : Une sélection. Trans. Alan Sheridan. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages. p. 23
  5. Lacan, Jacques. Écrits : Une sélection. Trans. Alan Sheridan. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages. p. 2
  6. Lacan, Jacques. Écrits : Une sélection. Trans. Alan Sheridan. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages. p. 22
  7. Lacan, Jacques. Écrits : Une sélection. Trans. Alan Sheridan. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages. p. 22
  8. Freud, Sigmund. Psychologie de groupe et analyse de l’Ego, 1921c: SE XVIII, 107
  9. Freud, Sigmund. Psychologie de groupe et Analyse de l’Ego, 1921c : SE XVIII, 107
  10. Lacan, Jacques. séminaire. Livre XI. Les quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse, 1964. Trans. Alan Sheridan. Londres: Hogarth Press et Institut de psycho-analyse, 1977. d. 141, 256
  11. Lacan, Jacques. séminaire. Livre XI. Les quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse, 1964. Trans. Alan Sheridan. Londres: Hogarth Press et Institut de psycho-analyse, 1977. d. 273