La Chirurgie Du Sac Endolymphatique Est-Elle Bénéfique Pour La Maladie De Ménière?
REVUE DE LA LITTÉRATURE
Il y a eu peu d’essais contrôlés randomisés (ECR) pour évaluer l’efficacité de l’ESS. Pullens et coll. trouvé deux ECR impliquant un total de 59 patients et publié les résultats dans une revue Cochrane en 2013. Dans un essai, Bretlau et al. a comparé les shunts du sac endolymphatique à une mastoïdectomie simple dans une étude en double aveugle qui avait une période de suivi de 9 ans. Il n’y a pas eu de différence significative dans l’amélioration des symptômes entre le groupe ESS et le groupe placebo, ni de complications ou d’effets secondaires rapportés pour l’un ou l’autre groupe. Le groupe de chirurgie active a eu une amélioration de l’audition par rapport à la préopératoire, tandis que le groupe placebo ne l’a pas fait. Le procès de Thomsen et coll. comparé les shunts du sac endolymphatique à la myringotomie et à l’œillet, et cette étude était en double aveugle jusqu’à juste avant l’intervention. La période de suivi était de 1 an et ils n’ont pas non plus trouvé de différence significative dans l’amélioration des symptômes entre le groupe ESS et le groupe placebo. Les deux groupes n’avaient pas de différence d’audition avant ou après la chirurgie, mais un patient avait une anacousie et un autre une perte auditive neurosensorielle sévère après l’ESS. Ces études, méthodes statistiques et résultats ont fait l’objet de nombreuses critiques, mais Pullens et al. a conclu qu’il y avait une amélioration globale de 70% des symptômes du patient pour les deux études, quelle que soit l’intervention effectuée, ce qui est cohérent avec le fort effet placebo caractéristique de ce trouble. Les conclusions des auteurs de la revue incluaient la possibilité que toute intervention, chirurgicale ou non chirurgicale, puisse avoir un effet bénéfique sur la maladie. Les preuves de ces essais sont restées insuffisantes pour soutenir un effet bénéfique de l’ESS dans la maladie de Ménière, et une ECR supplémentaire serait utile pour évaluer toute intervention chirurgicale pour la ménière.2
Une revue systématique de 2015 par Lim et al. inclus l’analyse de 11 études; celles-ci comprenaient un ECR, deux essais contrôlés et huit études de cohorte à un seul bras. Ces études comprenaient différents types de SSE: décompression simple avec ou sans ballon, insertion de shunt et ablation du sac. Le suivi allait de 12 mois à 13,5 ans et deux études ont rapporté des résultats avec un suivi de moins de 2 ans. Dans l’ensemble, 68% à 90% des patients ayant subi une SSE ont présenté une amélioration substantielle de la résolution complète des symptômes. Quatre cas d’anacousie ont été rapportés chez 2 287 patients. L’audition a été signalée stable ou améliorée dans 35 % à 83 % après l’ESS. Une étude a montré une amélioration significative du vertige et de l’audition pour l’ESS (62%) par rapport à l’injection intratympanique de gentamicine (56%). La conclusion était de faibles preuves de niveau III à l’appui de l’utilisation de l’ESS dans le traitement de la maladie de Ménière. On craignait une confusion due à l’effet placebo et à la progression naturelle de la maladie. La recommandation portait sur des ECR plus grands et à double insu.3
Sood et al. a effectué une revue systématique et une méta-analyse pour la décompression du sac et le placement du shunt mastoïdien avec ou sans silastic. Ils ont analysé 36 articles et ont utilisé le contrôle des vertiges et la préservation de l’audition comme critères de suivi à court terme (< 12 mois) et à long terme (> 24 mois). Ils ont constaté qu’au moins 75% des patients qui avaient échoué à un traitement médical obtenaient un contrôle des vertiges à court et à long terme avec des SSE comprenant une décompression seule ou avec placement de shunt. L’analyse à long terme de 22 articles avec 1 419 patients a montré une stabilité de 64% à 80% à des résultats auditifs améliorés. Les deux procédures ont fourni des taux similaires de succès du vertige, mais l’utilisation de silastic avait une audition nettement moins bonne.1
Chung et coll. histologie étudiée à partir de 15 os temporaux de patients ESS. Des hydrops endolymphatiques ont été trouvés dans tous les cas. Huit des 15 patients ont signalé un soulagement du vertige après la chirurgie. On a constaté que cinq d’entre eux n’avaient pas le sac exposé et que quatre d’entre eux présentaient un soulagement des symptômes. Quatre des huit patients ont eu un soulagement du vertige lorsque le sac a été exposé, mais le shunt n’a pas atteint la lumière. Deux cas présentaient un shunt dans la lumière, mais aucun des patients n’avait signalé de contrôle des vertiges. Bien que plus de la moitié des patients aient signalé un contrôle des symptômes, il n’y avait aucune preuve histopathologique permettant d’expliquer le mécanisme.4
Kato et coll. élaboration d’un Questionnaire sur les résultats de la maladie de Ménière. Cette étude pilote a évalué les changements dans la qualité de vie des patients qui ont subi une ESS pour la maladie de Ménière. Il y a eu 159 réponses et ils ont constaté une amélioration significative de la qualité de vie pour 87% des patients. Ils ont conclu que ce questionnaire pourrait être utilisé pour évaluer les changements de qualité de vie pour toute intervention contre la maladie de Ménière.5