La transpiration nocturne fréquente est-elle un symptôme d’apnée obstructive du sommeil?

Résumé

Objectifs: Estimer la prévalence et les caractéristiques de la transpiration nocturne fréquente chez les sujets souffrant d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) par rapport à la population générale et évaluer les changements possibles avec un traitement par pression positive des voies respiratoires (PAP).

Méthodes: La cohorte islandaise d’apnée du sommeil était composée de 822 sujets SAOS nouvellement diagnostiqués, référés pour un traitement par PAP. Parmi ceux-ci, 700 sujets ont également été évalués lors d’un suivi de 2 ans. Le groupe témoin était composé de 703 sujets de la population générale sélectionnés au hasard. Le signalement subjectif de la transpiration nocturne a été évalué sur une échelle de fréquence de 1 à 5: (1) jamais ou très rarement, (2) moins d’une fois par semaine, (3) une à deux fois par semaine, (4) trois à cinq fois par semaine, (5) chaque nuit ou presque chaque nuit. Tous les patients atteints d’AOS ont fait l’objet d’une étude sur le sommeil de type 3. Le traitement complet par PAP a été défini objectivement comme une utilisation ≥4 heures./ jour et ≥5 jours / semaine.

Résultats : Une transpiration nocturne fréquente (≥3x par semaine) a été rapportée par 31,1 % de la cohorte du SAOS contre 11.1 % de la cohorte de la population générale (p < 0,0001). Cette différence est demeurée significative après ajustement en fonction des facteurs démographiques (âge, sexe, indice de masse corporelle, tabagisme actuel, hypertension, diabète et maladies cardiovasculaires). La transpiration nocturne était liée à un âge plus jeune, à la présence de maladies cardiovasculaires et d’hypertension, à une somnolence subjective et à des symptômes d’insomnie. La prévalence de la transpiration nocturne fréquente a diminué avec un traitement PAP complet (de 33,2% à 11,5%, p < 0,003 par rapport au changement chez les non-utilisateurs).

Conclusion: La prévalence de la transpiration nocturne fréquente était trois fois plus élevée chez les patients atteints de SAOS non traités que dans la population générale et diminuait à des niveaux de population générale avec un traitement PAP réussi.