Quelle Est L’Agressivité Du Cancer Du Mélanome?

Réponse du médecin

Le traitement du mélanome dépend du stade de la maladie au moment du diagnostic. La stadification est une technique souvent utilisée pour classer différents types de cancer en fonction de l’étendue du cancer dans l’espoir que cela aidera le médecin à prédire le comportement de la maladie et à sélectionner le meilleur traitement.

  • Étape 0: Ce sont des mélanomes confinés uniquement dans l’épiderme et n’ayant pas pénétré sous la membrane basale so ce qu’on appelle le « mélanome in situ » ou lentigo maligna. Les tumeurs minces de ce type doivent être excisées avec des marges environnantes de peau normale d’environ 1 cm si possible. Parfois, il peut être difficile d’estimer visuellement l’étendue de ce type de tumeur. Certains chirurgiens dermatologues préconisent l’utilisation d’une chirurgie micrographique avec contrôle des sections congelées (chirurgie de Mohs) utilisant des taches spéciales pour assurer l’élimination complète des tumeurs aux marges indistinctes.
  • Étape 1: Ces mélanomes (lésions ≤1 mm d’épaisseur) n’ont pas métastasé. Les mélanomes de stade 1 ne nécessitent généralement qu’une ablation chirurgicale de la tumeur avec une marge de tissu normal de 2 cm. Si la tumeur s’est ulcérée ou si les cellules se divisent rapidement, pathologiquement, la tumeur peut être classée au stade IB.
  • Stade II: Il s’agit de tumeurs de mélanome de 1 à 2 mm pouvant être ulcérées mais sans preuve de propagation au-delà de la lésion primaire.
  • Stade III: Ce sont des tumeurs de mélanome de toute épaisseur qui se sont propagées localement à la peau adjacente ou aux ganglions lymphatiques drainants locaux.
  • Stade IV: Ce sont des tumeurs de mélanome qui se sont propagées à des sites éloignés.

Les tumeurs plus épaisses ou les tumeurs qui semblent s’être propagées à d’autres parties du corps ont un pronostic beaucoup plus faible. Pour les mélanomes d’épaisseur intermédiaire (généralement ≥ 1 mm) sans preuve de propagation métastatique, une technique appelée biopsie ganglionnaire sentinelle a été développée, ce qui est utile pour prédire la progression de la maladie. Ceci est effectué en injectant un traceur radioactif et / ou un colorant au site de la tumeur et en le traçant jusqu’aux ganglions lymphatiques locaux qui drainent le site du cancer. Une fois identifiés, ces ganglions lymphatiques sont retirés et examinés par le pathologiste pour déterminer s’ils ont été envahis par le mélanome. L’absence d’invasion est un bon signe. Il est souvent souhaitable de soumettre des parties du mélanome à des tests génétiques afin de déterminer s’il possède une ou plusieurs mutations susceptibles de le rendre sensible à certains médicaments. Par exemple, les mutations de BRAF et MEK, deux gènes importants de la voie MAPK/ ERK (contrôle la prolifération cellulaire), sont souvent sensibles aux médicaments qui inhibent ces voies.

Une fois qu’un mélanome a métastasé vers des ganglions lymphatiques régionaux drainants ou vers des sites plus éloignés, les options de traitement deviennent plus compliquées et les bons résultats deviennent moins fréquents. De tels traitements pour le mélanome métastatique comprennent les suivants:

  • La dissection régionale des ganglions lymphatiques ne semble pas diminuer de manière significative le taux de mortalité dû au mélanome, mais elle peut avoir des effets palliatifs.
  • Le Peginterféron alpha 2-b (Sylatron) semble prolonger les périodes sans mélanome mais ne prolonge pas la survie globale.
  • La radiothérapie est utile pour la palliation des métastases cérébrales et osseuses.
  • Options de chimiothérapie systémique
    • T-VEC (Imlygic) a reçu l’approbation de la FDA en 2015 est un virus de l’herpès simplex de type 1 génétiquement modifié conçu pour se répliquer dans les tumeurs, provoquant la rupture des tumeurs (mort cellulaire).
    • La combinaison Ipi + Nivo (Ipilimumab + Nivolumab) a reçu l’approbation de la FDA en 2015 sur la base d’un taux de réponse amélioré et d’une survie sans progression chez les patients précédemment traités. Le Nivolumab (Opdivo) a été approuvé en 2015 comme traitement de première intention pour les patients atteints de mélanome qui ne présentent pas de mutation BRAF V600 positive.
    • Le Pembrolizumab (Keytruda) a été approuvé en 2014 pour avoir démontré des réponses chez des patients dont la maladie a progressé suite à l’ipilimumab et, si la mutation BRAF V600 est positive, également un inhibiteur du BRAF.
    • L’Ipilimumab (Yervoy), un stimulateur des lymphocytes T, a été approuvé en 2011 et a entraîné une amélioration de la survie globale chez les patients atteints d’un mélanome avancé précédemment traité ou non traité.
    • Le vémurafénib et le dabrafénib en association ont montré un taux de réponse tumorale rapide élevé (environ 50%) chez les patients porteurs de la mutation BRAF V600E et une amélioration substantielle de la survie globale.
    • Le cobimétinib (Cotellique) et le vémurafénib (Zelboraf) peuvent traiter les personnes atteintes d’un mélanome non résécable ou métastatique positif à la mutation BRAF V600E ou V600K.
    • Le tramétinib (Mekinist) et le dabrafénib (Tafinlar) traitent les patients atteints d’un mélanome avancé BRAF V600E ou d’une mutation V600K non résécable ou métastatique.

Ce n’est qu’une fraction des options de médicaments disponibles pour le traitement du mélanome métastatique. Le choix de la meilleure option nécessite une consultation avec un oncologue médical expérimenté.