relation client-client

relation client-client Les racines de la relation client-client ont été tracées par certains à la dépendance des plébéiens aux patriciens de l’Empire romain. Cependant, la relation est peut-être plus évidente dans le système de servitude connu sous le nom de servage qui était répandu en Europe au Moyen Âge. Les différents systèmes de location qui ont suivi la chute des anciennes sociétés de Grèce et de Rome avaient un facteur commun en ce qu’un grand nombre de ceux qui travaillaient la terre n’étaient pas libres. Ils étaient liés à la fois à la terre et au propriétaire par des obligations de service. Le système de servitude en Europe était autant un système d’autorité qu’une adaptation économique. Le prestige du seigneur résidait dans la protection du plus grand nombre possible de serfs et de locataires dépendants: ce prestige allait de pair avec la capacité militaire et le pouvoir politique.
Alors que le système du servage était établi par la loi, la dépendance des locataires était assurée par un mélange de liens économiques et religieux, qui sont couverts par les termes généraux de « patronage » et de « clientage ». Ceux-ci établissent une relation entre un mécène politiquement et économiquement puissant, généralement un propriétaire, et un client plus faible. Bien que la relation puisse être considérée comme socialement nécessaire et honorable par les deux parties, son inégalité en fait une puissante source d’exploitation. Les liens établis peuvent lier deux familles sur plusieurs générations et peuvent être renforcés par des dettes accumulées qui rendent le client fondamentalement non libre.
Les moyens économiques d’établir des relations mécènes—clients reposent presque toujours sur des systèmes de propriété foncière, tels que la culture en partage. Les familles clientes peuvent se voir prêter de l’argent, des semences ou des biens par le mécène, afin de les aider à traverser les mauvaises saisons, souvent en échange du travail non rémunéré des membres de la famille cliente. Cela peut être considéré comme bienveillant, mais crée également des dettes qui peuvent ne jamais être remboursées. C’est l’un des facteurs sous-jacents des systèmes de servitude pour dettes (parfois appelés travail servile) qui sont répandus en Inde, bien qu’interdits par le droit national et international.
Les liens entre patronage et clientage étaient à la base du système de tenure foncière et de production agricole en Europe féodale, où ils persistent encore dans les pays du nord de la Méditerranée. Clienteliamo est la base des relations contractuelles variées dans le sud de l’Italie, par exemple. Son essence n’est pas le fixe et le contractuel, mais plutôt l’informel et la flexibilité. Il s’agit d’une relation en face à face, et de nombreux écrivains soulignent son importance pour donner aux clients un certain pouvoir politique, à travers leur soutien au mécène dans ses activités politiques extérieures.
Les conquérants et les colons d’Amérique latine ont importé de nombreuses valeurs et institutions juridiques de l’Europe féodale, y compris les relations patronales-clients. La prédominance du catholicisme romain dans les sociétés latines relie ce système de relations politiques et économiques asymétriques au système connu sous le nom de compadrazgo, ou parrainage. La relation parrain-filleul établie dans le baptême est en fait un lien entre deux ensembles de parents, le biologique et le spirituel. Dans le compadrazgo systématique, l’enfant lie un parrain puissant, censé assurer son bien-être spirituel, à des parents naturels économiquement et politiquement plus faibles. Les liens de coparentalité, une fois établis, donnent aux parents naturels le droit de faire appel au parrain pour une assistance matérielle et un soutien juridique. En retour, leur obligation est de soutenir les activités politiques du parrain, et de travailler pour lui quand il en a besoin. Être parrain confère du prestige ainsi que des avantages économiques et politiques. Bien que le terme relation client-client ne soit pas toujours utilisé dans ou à propos de compadrazgo, il s’applique clairement.
Compadrazgo est une forme de parenté fictive qui permet d’étendre les réseaux de parenté réels. Dans le monde arabe, le passage des réseaux de parenté aux relations plus complexes des États modernes est également marqué par un grand patronage politique, bien que cela ne soit pas aussi fortement caractérisé par une exploitation économique que la forme que l’on trouve dans les sociétés latines. Tout en soulignant l’asymétrie de la relation client-client, les auteurs de ce domaine mettent l’accent sur le contenu politique: le rôle du mécène en tant que courtier culturel et un système d’obligations qui est moral plutôt que monétaire. Les clients peuvent devenir riches, mais ils ne perdent pas leur statut juridique de clients.
Pour les récits anthropologiques de cette forme (ce qu’on a appelé) « d’amitié à deux faces », voir Julian Pitt-Rivers, Le peuple de la Sierra (1954) et Michael Kenny, Une tapisserie espagnole (1961
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