Relations France-Haïti

Article principal : Saint-Domingue

Les premiers Français à arriver en Haïti sont des pirates qui commencent à utiliser l’île de Tortuga (nord d’Haïti) en 1625 comme base et colonie pour des raids contre des navires espagnols. En 1663, des colons français fondent une colonie à Léogâne, sur la partie ouest d’Hispaniola. Après la guerre de Neuf Ans en 1697, l’Empire espagnol cède la partie occidentale d’Hispaniola avec la signature du traité de Ryswick la même année. La France a nommé la colonie Saint-Domingue. La colonie était la colonie la plus productive et la plus riche de France, et était faite pour cultiver principalement du tabac, de l’indigo, du sucre, du coton et du cacao. La France a utilisé le travail des esclaves d’Afrique, à la suite de la quasi-extinction du peuple Taíno.

Indépendancemodifier

Bataille de Vertières, 1803

Article détaillé : Révolution haïtienne

De 1789 à 1799, la France subit une révolution. La révolution en France a eu de grandes implications en Haïti. En août 1791, des esclaves de la région nord d’Haïti organisent une révolte qui sera connue sous le nom de Révolution haïtienne. En 1793, la France envoie comme émissaire Léger-Félicité Sonthonax pour maintenir le contrôle et stabiliser la colonie à partir de la révolution. En février 1793, le chef haïtien Toussaint Louverture se joint aux forces espagnoles pour combattre les Français. En octobre 1793, Sonthonax émancipe les esclaves dans tout Haïti. En mai 1794, Louverture quitte l’armée espagnole après avoir refusé de libérer leurs esclaves dans la partie orientale d’Hispaniola.

En 1801, Louverture vainquit les Espagnols à Saint-Domingue et émancipa les esclaves du territoire. En 1802, le général Napoléon Bonaparte envoie 40 000 soldats français et polonais à Hispaniola. Peu après, le beau-frère de Napoléon, le général Charles Leclerc, demande à rencontrer Louverture pour discuter des conditions. Ce fut une supercherie et Louverture fut saisi et déporté en France où il mourut en avril 1803. Après la mort de Louverture, Jean-Jacques Dessalines est devenu le chef de la lutte pour l’indépendance et a continué à combattre les forces françaises. Après la bataille de Vertières en novembre 1803, la France abandonne tout espoir de conserver le contrôle de la colonie. Le 1er janvier 1804, Dessalines déclare l’indépendance de Saint-Domingue et renomme la nouvelle nation  » Haïti « .

La France reconnaît officiellement l’indépendance d’Haïti en 1824.

Après l’Indépendancemodifier

En 1825, le roi de France Charles X exigea qu’Haïti rembourse et indemnise la France pour la perte d’argent et de commerce liée à l’indépendance d’Haïti. La France a menacé d’envahir Haïti et a envoyé 12 navires de guerre à la nation insulaire. Le 17 avril 1825, un accord est conclu entre les deux nations. La France renonce à toute tentative de reconquête d’Haïti et reconnaît Haïti comme nation indépendante après qu’Haïti a accepté de verser à la France 150 millions de francs-or d’indemnité aux anciens colons dans les cinq ans. En novembre 1825, le premier consul de France présente ses lettres de créance au président Jean-Pierre Boyer. Le 12 février 1838, un  » Traité de Paix et d’amitié  » est signé entre les deux nations.

Depuis l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, les deux pays ont signé plusieurs accords et traités, tels qu’un accord sur le commerce (1958); traité sur le commerce (1959); accord sur le transport aérien entre les deux pays (1965); accord sur la coopération culturelle, scientifique et technique (1972); convention sur la protection des investissements (1973); coopération sur le tourisme (2007) et un accord sur la recherche commune et la formation professionnelle (2015).

Des militaires français déchargent du matériel et de l’aide sur une plage en Haïti, 2010

Depuis l’indépendance, la France continue de jouer un rôle important dans les affaires haïtiennes. Plusieurs présidents haïtiens évincés du pouvoir se réfugient en France, comme les présidents Jean-Pierre Boyer, Lysius Salomon, Franck Lavaud et Jean-Claude Duvalier. En décembre 1993, la France a demandé aux Nations Unies de durcir les sanctions contre Haïti après la destitution du président Jean-Bertrand Aristide du pouvoir par l’armée en septembre 1991.

En février 2010, le président français Nicolas Sarkozy a effectué une visite en Haïti, la première d’un Président français. Lors de sa visite, le président Sarkozy a promis à Haïti une aide de 230 millions d’euros après que la nation insulaire a subi le pire tremblement de terre de son histoire. Le président Sarkozy a également annoncé l’annulation de la dette de 56 millions d’euros due par Haïti à la France. En mai 2015, le président français François Hollande a effectué une visite officielle en Haïti et promis 145 millions de dollars américains dans des projets de développement au sein de la nation insulaire.