Méthode Ponseti

1. La rotation interne du calcanéum (adduction) et la flexion plantaire sont les principales déformations. Le pied est adduit et fléchi plantaire au niveau de l’articulation subtalaire, et le but est d’enlever le pied et de le dorsiflexer. Afin d’obtenir une correction du pied bot, le calcanéum doit pouvoir tourner librement sous l’os du talus, qui est également libre de tourner dans la mortaise de la cheville. La correction a lieu à travers l’arc normal de l’articulation subtalaire. Ceci est réalisé en plaçant l’index de l’opérateur sur la malléole médiale pour stabiliser la jambe et en tirant sur le pouce placé sur la face latérale de la tête du talus tout en enlevant l’avant-pied en supination. Les tentatives forcées de correction du varus du talon en enlevant l’avant-pied tout en appliquant une contre-pression au niveau de l’articulation calcanéo-cuboïde empêchent le calcanéum d’enlever et donc d’éverter.

2. Le cavus du pied augmente lorsque l’avant-pied est proné. Si un cavus est présent, la première étape du processus de manipulation consiste à supiner l’avant-pied en soulevant doucement le premier métatarse tombé pour corriger le cavus. Une fois le cavus corrigé, l’avant-pied peut être enlevé comme indiqué à l’étape 1.

3. La pronation du pied provoque également un coincement du calcanéum sous le talus. Le calcanéum ne peut pas tourner et reste en varus. Le cavus augmente comme indiqué à l’étape 2. Il en résulte un pied en forme de haricot. À la fin de l’étape 1, le pied est enlevé au maximum mais jamais proné.

4. La manipulation est effectuée dans la salle de coulée, le bébé ayant été nourri juste avant le traitement ou même pendant le traitement. Une fois le pied manipulé, un long plâtre de jambe est appliqué pour maintenir la correction. Initialement, le composant jambe courte est appliqué. Le plâtre doit être bien ajusté avec un rembourrage minimal mais adéquat. Les auteurs peignent ou pulvérisent le membre avec de la teinture de benjoin pour permettre l’adhérence du rembourrage au membre. Les auteurs préfèrent appliquer des bandes de rembourrage supplémentaires le long des bordures médiales et latérales pour faciliter le retrait en toute sécurité du moulage avec une scie à coulée. Le plâtre doit incorporer les orteils jusqu’aux pointes, mais ne pas serrer les orteils ni effacer l’arc transversal. Le moulage est moulé pour contourner le talon tout en enlevant l’avant-pied contre une contre-pression sur l’aspect latéral de la tête du talus. Le genou est fléchi à 90 ° pour la composante longue de la jambe du plâtre. Les parents peuvent tremper ces moulages pendant 30 à 45 minutes avant de les retirer avec un couteau à plâtre. La méthode préférée des auteurs est d’utiliser la scie à plâtre oscillante pour l’enlèvement de la fonte. Le plâtre est bivalvé et enlevé. Le moulage est ensuite reconstitué par coaptage des deux moitiés. Cela permet de suivre la progression de l’abduction de l’avant-pied et, dans les stades ultérieurs, la quantité de dorsiflexion ou de correction équine.

5. La correction forcée de l’équin (et du cavus) par dorsiflexion contre un tendon d’Achille serré entraîne une correction fausse par une rupture du médio-pied, entraînant un pied bas de bascule. Le cavus doit être traité séparément comme indiqué à l’étape 2 et l’équin doit être corrigé sans provoquer de rupture du médio-pied. Il faut généralement jusqu’à 4-7 lancers pour obtenir un abduction maximale du pied. Les moulages sont changés chaque semaine. L’abduction du pied (correction) peut être considérée comme adéquate lorsque l’axe cuisse-pied est de 60°. Après l’abduction maximale du pied, la plupart des cas nécessitent une ténotomie percutanée d’Achille. Ceci est effectué dans la salle de coulée dans des conditions aseptiques. La zone locale est anesthésiée avec une combinaison d’une préparation topique de lignocaïne (par exemple, crème EMLA) et d’une infiltration locale minimale de lidocaïne. La ténotomie est réalisée par une incision à l’arme blanche avec une lame de castor à pointe ronde (#6400). La plaie est fermée avec une seule suture résorbable ou avec des bandes adhésives. Le plâtre final est appliqué avec le pied en dorsiflexion maximale et le pied est maintenu dans le plâtre pendant 2-3 semaines.

6. Après la phase de manipulation et de coulée, les pieds sont équipés de chaussures à lacets droits à bout ouvert attachées à une barre Denis Browne. Le pied affecté est enlevé (tourné à l’extérieur) à 70 ° avec le pied non affecté fixé à 45 ° d’abduction. Les chaussures ont également un contre-pare-chocs au talon pour empêcher le talon de glisser hors de la chaussure. Les chaussures sont portées 23 heures par jour pendant trois mois et sont portées la nuit et pendant les siestes jusqu’à trois ans.

7. Dans 10 à 30% des cas, un transfert du tendon antérieur tibial vers le cunéiforme latéral est effectué lorsque l’enfant a environ trois ans. Cela donne une correction durable de l’avant-pied, empêchant l’adduction du métatarse et l’inversion du pied. Cette procédure est indiquée chez un enfant âgé de 2 à 2,5 ans avec supination dynamique du pied. Avant la chirurgie, lancez le pied dans une longue jambe coulée pendant quelques semaines pour retrouver la correction.